• Dans le laboratoire de Michael Jackson


    Interview de Matt Forger ingénieur du son sur Bad25

    Michael Jackson (Leave Me Alone) ©MJJ/Sam Emerson


    Pour ses 25 ans, l’album Bad ressort augmenté d’un live et d’inédits bluffants. L’ingénieur du son Matt Forger participa à la genèse du disque et à l’excavation de ses raretés.

    D’un timbre de séraphin fragile, Michael Jackson expliqua un jour la manière dont les chansons lui venaient : « C’est comme se tenir sous un arbre, regarder une feuille tomber et essayer de l’attraper. C’est aussi beau que ça. » Ecouter sa voix ondoyer sur « I’m So Blue », déployer ses ailes sur « Free », se faire irrésistiblement plaintive ou rugueuse sur les inédits de la réédition de Bad conduit au même état d’éblouissement. Un songe où l’on se dit que la Muse n’a jamais délaissé le promeneur lunaire, qu’il continue de vivre à travers ses chansons.
    Sortis à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de l’album, ces nouveaux titres sont notamment disponibles dans un coffret Deluxe incluant une prestation sous adrénaline, inédite elle aussi, filmée en 1988 à Wembley. Enfilés à la suite des standards de l’album, ils forment un chapelet artistique dont la flamboyance dissipe l’ombre longtemps portée sur Bad par le disque phénoménal auquel il succéda.
    Ingénieur du son jacksonien dès les sessions de Thriller, Matt Forger a mis au jour ces morceaux jusqu’ici inconnus. Ses souvenirs ouvrent les portes du « laboratory », ce home-studio où Michael Jackson réalisa les esquisses de Bad.  

    On raconte que Michael, à un moment donné de la période qui suivit Thriller, inscrivit « 100 Millions » sur un bout de papier avant de le coller au miroir de sa salle de bain. L’anecdote est-elle véridique ?

    Vous savez, tout artiste dont l’album récolte un énorme succès désire que le suivant fasse encore mieux. Pour répondre à votre question : oui, c’est vrai, il a bien écrit cela avant de le coller au miroir de la salle de bain. Il l’a fait pour lui-même, afin de s’encourager à travailler mieux et plus dur, pour progresser sur un plan créatif. L’ironie, c’est que ce n’est pas l’album Bad qui se vendit à 100 millions de copies, mais c’est en fait Thriller qui a aujourd’hui dépassé ce chiffre. De manière étrange, le chiffre qu’il avait inscrit a bien été dépassé.

    Vous souvenez-vous du moment où Michael commença à écrire les chansons de Bad ?

    Nous travaillions avec Michael sur un projet intitulé Captain Eo, pour les parcs d’attractions Disney. Il s’agissait d’un film 3D dont la musique était de Michael et dans lequel il jouait. C’est au moment où ces compositions furent achevées que nous avons commencé à travailler sur les chansons de l’album Bad. C’était en été 1985. Nous avons d’abord travaillé sur « Dirty Diana », puis sur « Smooth Criminal ». Ensuite ce fut au tour de la chanson « The Way You Make Me Feel », qui était initialement baptisée « Hot Fever » – mais l’écriture des paroles ayant progressé, l’accroche et le refrain de la chanson en sont devenus le titre. Il faut que vous compreniez que le projet Bad débuta de la façon suivante : j’ai commencé à travailler avec Michael et le musicien John Barnes au studio familial d’Encino en juillet 1985, si mes souvenirs sont exacts. Et Quincy Jones ne commença pas à travailler aux Studios Westlake avant août 1986. J’ai donc travaillé avec Michael pendant une année entière avant que les enregistrements aux Studios Westlake ne débutent en parallèle. Michael passa tout ce temps à développer les chansons, le style de ses productions, les arrangements, les types de sons qu’il voulait. Et tout ceci fut encouragé par Quincy Jones.

    Pouvez-vous nous raconter ce qu’était le « laboratoire » ?

    Le « laboratory » était le nom du studio où je collaborais avec Michael. Il était situé dans sa propriété, dans le quartier d’Encino à Los Angeles. Pendant de nombreuses années il y avait eu là un très petit studio d’enregistrement où Michael et ses frères enregistraient leurs démos. Un peu avant que je ne débute avec Michael sur l’album Bad, il a fait rénover ce studio et y a fait installer un équipement plus moderne, de niveau professionnel. Nous avions donc un studio d’enregistrement à la pointe du progrès. Et Michael adorait expérimenter, il voulait créer des choses nouvelles que personne n’avait entendues avant, à la fois au niveau de la musique et du caractère des sons utilisés. Un grand nombre d’expérimentations furent conduites avec différents équipements. Nous avons beaucoup travaillé avec des samplers, des appareils d’enregistrement, divers équipements musicaux. À cette époque, il y avait notamment un nouvel engin, le Synclavier, un synthétiseur digital capable de faire des samples et de générer des sons pouvant être programmés. Parfois nous allions dans des endroits différents afin d’enregistrer des sons dans des lieux dotés d’attributs sonores particuliers. Et parfois nous dégotions aussi des objets de la vie quotidienne comme une poubelle, un balai ou un morceau de métal, dont nous enregistrions les sons avant de les manipuler pour les rendre originaux et novateurs. Les sons ainsi créés étaient souvent percussifs, de petits bruits secs qui se retrouvèrent par exemple sur les chansons « Bad » et « Speed Demon ». Plus généralement, une grande part de notre travail de production dans le laboratoire consistait à donner corps aux idées originales de Michael. Quand notre part de boulot était faite, on transmettait ensuite à Quincy Jones et à Bruce Swedien aux Studios Westlake, et ils finalisaient la production de l’album.

    À quoi ressemblaient les lieux ?

    Une petite maison, que l’on pourrait qualifier de guesthouse, était située à l’écart du bâtiment principal, à l’arrière de la propriété. Et cette maison fut ensuite convertie pour abriter le studio d’enregistrement de Michael ainsi que le bureau où il gérait ses affaires. L’édifice était superbement décoré, en brique, dans ce style très familier, confortable et vieillot qui est celui des parcs d’attractions Disney. Une grande baie vitrée donnait sur l’extérieur et, en la regardant, on avait l’impression d’observer la vitrine d’un magasin de jouets : elle donnait à voir une mise en scène, un diorama avec de nombreuses poupées et des jouets. Une fois entré dans le bâtiment, vous pénétriez dans la cabine de contrôle du studio, et il y avait d’autres pièces destinées aux musiciens et à l’enregistrement des voix. À coté de la vitrine avec les poupées, il y avait cet espace que l’on appelait le magasin de bonbons, avec plein de variétés de sucreries exposées, de sorte que les enfants qui passaient pouvaient toujours se servir.

    Pouvez-vous nous décrire une séance d’enregistrement typique ?

    Nous étions habituellement deux à travailler au sein du studio : un ingénieur du son et une autre personne, musicien ou programmeur. Bill Bottrell et moi-même nous nous relayions au poste d’ingénieur du son. Les deux musiciens qui s’occupaient des synthés et de la programmation étaient John Barnes et Christopher Currell. Quand nous étions dans le studio et que Michael faisait son apparition, il lançait quelque chose du style : « Aujourd’hui, nous allons travailler sur “The Way You Make Me Feel”, sur “Hot Fever ”, et l’on va travailler les sons de la batterie et de la basse ». Donc ce jour-là on se concentrait sur ces sons spécifiques. Michael nous annonçait à son arrivée ce que serait le programme de la journée, si bien que nous ne savions pas à l’avance ce que nous allions faire un jour donné. Cela faisait partie du défi – Michael se pointait, nous donnait ses instructions et nous commencions à préparer le matériel et à nous enthousiasmer sur le travail de la journée. Nous travaillions toujours très dur, mais en même temps Michael, avec son grand sens de l’humour, veillait toujours à ce que l’atmosphère reste légère et enjouée.

    Quincy Jones déclara qu’il voulait que Michael projette une image plus dure pour Bad. Pensez-vous que cela se reflète dans les chansons du disque ?

    Je crois que si vous écoutez Thriller, la seule chanson qui ait un côté plus tranchant est « Beat It ». Sur les autres titres, le son n’est pas aussi dur, pas aussi agressif. Je pense que Michael voulait façonner son image selon ses propres termes. Il voulait la contrôler au niveau de son apparence et de son style, mais également de sa musique. De nombreuses chansons de l’album Bad ont ainsi un son plus agressif, plus tranchant. Ce rendu particulier des sons et des instruments sur « Smooth Criminal » et les guitares rock de « Dirty Diana » le montrent bien. Il voulait vraiment forger sa propre identité.

    Ce fut donc une orientation prise dès le départ du projet ?

    Plutôt que de changer le style qui l’avait fait connaître, je crois qu’il voulait ajouter une corde à son arc, une autre dimension aux styles de musiques qu’il écrivait déjà. Car il écrivait toujours des chansons et des ballades absolument magnifiques, comme « I Just Can’t Stop Loving You ». Je crois qu’il voulait affirmer qu’il n’était pas juste capable d’écrire de belles ballades et des chansons dansantes, mais qu’il pouvait aussi écrire des chansons dotées d’un côté plus incisif.

    Peut-on dire que l’album est plus rock que les précédents ?

    Je le pense. Il y a une influence plus grande du rock sur beaucoup de chansons.

    Michael chanta un peu différemment sur Bad. Il introduisit de nouveaux artifices vocaux, comme ces « dah » qui ponctuent les couplets de ses morceaux. L’avez-vous entendu travailler ces nouveaux effets, qui n’étaient pas présents sur Thriller ?

    Cela rejoint ce qu’on évoquait précédemment : sa volonté d’élargir le spectre de sa musique et de sa voix, d’y ajouter de nouvelles dimensions. Il commença ainsi à chanter de manière très âpre, très rauque, très agressive sur certaines chansons. Et puis il introduisit plus de verbalisations, des mots d’une nature improvisée qu’il sortait de manière gutturale ou plus émotionnelle suivant le contexte. C’était une façon d’exprimer librement ses émotions. Dans la chanson « Man In The Mirror » revient l’expression « Shamon’ » – et fréquemment les gens se demandaient le sens de cette expression. Michael utilisait ces éléments comme des vecteurs pour exprimer ses émotions, ses sentiments. Certains ont leur origine dans des mots d’argot, ou sont juste des expressions verbales d’un sentiment. Et donc oui, il en faisait beaucoup plus qu’avant. C’était un des domaines dans lesquels il s’était lancé afin d’explorer les caractéristiques de sa voix.

     


    Michael Jackson et Matt Forger
    lors des sessions Thriller.

    ©Matt Forger

    Vous avez commencé à travailler avec Michael à l’époque de Thriller. La relation entre Michael et Quincy Jones changea-t-elle de nature durant les années Bad ?

    Quincy incitait Michael à exercer un contrôle plus important sur sa musique, à écrire des chansons, à affirmer son caractère que ce soit sur un plan personnel ou musical. Et il y eut des moments où… Disons que durant Thriller l’entente était plus harmonieuse. Durant Bad, Michael avait certaines idées bien arrêtées sur son style, ce qui donnait des discussions au cours desquelles Michael affirmait ses opinions. Car le succès de l’album Thriller lui avait donné une grande confiance en lui. Il voulait acquérir plus d’indépendance, devenir plus fort. Et de cette façon il apportait une réponse à Quincy qui l’encourageait à s’affirmer sur un plan individuel et musical.

    La séparation professionnelle entre Michael et Quincy, qui se concrétisa lors de l’album suivant, était donc déjà en germe durant les années Bad ?

    Quincy s’occupait de la musique du film The Wiz lorsqu’il rencontra Michael. The Wiz, dont Diana Ross tenait la vedette, racontait l’histoire du Magicien d’Oz, mais présentée sous la forme d’une comédie musicale se déroulant dans un cadre urbain et moderne. Michael jouait dans ce film et c’est à cette occasion que Quincy le rencontra. Ils se sont liés d’amitié et eurent cette discussion lors de laquelle Michael lui confia être à la recherche d’un producteur afin d’enregistrer son premier album solo qui devait bientôt sortir. Ils s’entendirent très bien et estimèrent qu’un arrangement qui verrait Quincy produire Michael constituerait une combinaison très forte de talents. Mais il existait également une relation d’affaires entre Quincy et Epic, la maison de disques de Michael. Et celle-ci stipulait que Quincy devait produire trois albums. Et trois albums furent produits par Quincy : Off The Wall, Thriller et Bad. Au moment où Bad fut achevé, le contrat de Quincy avec la maison de disques était arrivé à terme. Et je crois que Quincy, sachant pertinemment que Bad serait le dernier volet de cette série de trois albums, encouragea Michael à devenir une personnalité forte. De façon à ce que Michael, à mesure qu’il avancerait dans sa vie et sa carrière, puisse prendre le contrôle de sa propre musique.

    Parlons de la nouvelle réédition de l’album – le projet Bad 25. Comment la succession Jackson l’a-t-elle mis au point et de quelle manière y avez-vous participé ?

    J’ai été contacté à la fois par la succession Jackson et par Sony, qui m’ont expliqué vouloir sortir pour les vingt-cinq ans du disque quelque chose de spécial qui comprendrait toutes les choses qui firent la renommée de Bad. L’album lui-même, évidemment, mais également la tournée Bad qui sillonna le monde durant un an et demi. Comme j’avais énormément travaillé avec Michael sur l’album, on a fait appel à moi afin de passer en revue les chansons. Ces chansons furent ensuite examinées à la fois par Sony et par la succession, et des chansons qui n’étaient jamais sorties auparavant furent choisies. Certaines étaient quasiment achevées – l’enregistrement avait été fait mais elles n’avaient pas été mixées ­­– tandis que d’autres avaient même été mixées mais n’étaient pourtant pas sorties. Il s’agit de chansons que Michael avait présentées à Quincy pour être incluses dans l’album, mais qui furent écartées à l’époque au profit de titres qu’ils estimaient plus forts. On a donc fait appel à moi pour mixer en studio certains de ces titres, et afin que je prépare certains autres pour qu’ils apparaissent sur le deuxième CD regroupant les chansons additionnelles. Une des choses à laquelle moi, la compagnie et tout le monde ont été extrêmement attentifs, c’est que la musique soit présentée d’une manière exactement conforme à ce que désirait Michael à l’époque. Autant que possible, tout ce que nous avons utilisé provient de la période Bad. Rien n’a été enregistré en plus, il n’y a pas eu de manipulation effectuée sur la voix de Michael, pas de traitement du son qui ne remonte à ce qui avait été fait à l’époque. Quelques mixes de ces chansons inédites avaient été réalisés au studio d’Encino mais, étant donné que sur certaines le mix d’époque n’était pas de très grande qualité, on a fait appel à moi pour mixer à nouveau plusieurs de ces chansons. J’ai donc été impliqué tout au long de ce projet, soit en tant que consultant, soit en tant qu’ingénieur du son, soit en tant que mixer. Du fait de ma présence à Encino lorsque ces chansons furent enregistrées, j’ai une compréhension fine de la manière dont Michael voudrait qu’elles sonnent.

    Puisque vous avez passé en revue ces chansons, pouvez-vous nous dire combien de chansons ont été enregistrées par Michael à cette période, entre 1985 et 1987 ? Certains parlent de 62, d’autres de 66 titres ?

    C’est un chiffre qui tourne aux alentours de 60 ou de 70 chansons. Dire qu’il y a 60 ou 70 titres n’est pas représentatif, malgré tout. Car lorsqu’on travaillait sur une musique, très souvent il pouvait au départ n’y avoir qu’une idée, qu’un simple groove – peut-être juste une partie de batterie et de basse. Après quoi si Michael la trouvait marquante il poursuivait son développement et des instruments supplémentaires étaient enregistrés. Et ensuite, finalement, Michael y ajoutait ses prises de voix. Si bien qu’il n’y a pas 60 chansons finies, mais 60 chansons à divers stades de développement. Il est difficile de donner un chiffre précis, mais un grand pourcentage, la moitié ou plus, ne sont que des instrumentaux, et n’ont pas atteint le stade où Michael les a chantées. Il n’y a que quelques chansons qui ont atteint le stade où elles sont dotées de l’ensemble des parties vocales. Et c’était une des choses dont nous étions au courant. Nous savions quelles étaient les chansons complètes au niveau des parties vocales. Car sans cela la chanson ne peut pas être présentée au public, puisqu’il s’agit d’un instrumental sans mélodie, d’où la voix de Michael est absente. L’idée fut donc de trouver des chansons complètes à 100%, exactement comme Michael les avait voulues, ou alors des chansons ayant atteint un stade de finition d’environ 95%. Ainsi, sur une des chansons que j’ai mixée, vous pouvez entendre Michael donner ses instructions aux musiciens ou à celui qui l’assistait, ce qui signifie que sa prestation vocale n’était pas définitive, mais qu’elle en était très proche. Nous avons recherché les chansons les plus abouties dotées de prestations vocales, de façon à ce que le public puisse saisir au mieux ce que Michael voulait présenter.

    Comment pourriez-vous les décrire ?

    « Price Of Fame » est une de ces chansons qui évoquent le genre de choses que vivait Michael. La difficulté d’être pourchassé par les gens, la presse et les paparazzis, cela lui pesait. « I’m So Blue », qui est un morceau mid-tempo, exprime une légère mélancolie. Le titre de la chanson pourrait faire penser que Michael est malheureux, qu’il a le blues, mais c’est un sentiment plus passager… Comme lorsqu’un jour vous vous sentez très heureux et que le lendemain vous êtes plus réservé, plus calme. C’est superbement chanté. « Free » est une autre chanson absolument magnifique, où Michael parle de l’esprit humain lorsqu’il cherche à se libérer. C’est un titre qui vous remonte vraiment le moral : vous pouvez entendre percer la joie dans sa voix. Je suis sûr que les fans de Michael Jackson vont l’adorer, car on y entend Michael à l’époque de sa vie où il était heureux et enjoué.

    « Song Groove (A/K/A Abortion Papers) » est une nouvelle chanson qui risque de faire couler passablement d’encre. On pourrait penser que Michael, en tant qu’ancien témoin de Jéhovah, avait une position plutôt conservatrice vis-à-vis de l’avortement. Michael pensait que les questions importantes devaient être débattues. Comme l’a montré son engagement avec « We Are The Wold » en faveur des personnes affectées par la famine, Michael était très sensible aux souffrances et aux difficultés rencontrées par les gens. Il s’agit d’une exploration des sentiments et des émotions qu’une personne peut éprouver quand elle passe par là. Tout ce que je peux dire, c’est que Michael estimait que le sujet méritait une discussion sérieuse. Et la chanson porte l’espoir qu’il puisse être abordé de cette manière, sans commentaire extrême.

    Vous levez également le voile sur le titre « Al Capone », qui fut une première version de « Smooth Criminal ». Bien que les paroles de « Smooth Criminal » n’évoquent pas la prohibition, il reste quantité de références à ce thème dans le vidéoclip de la chanson.

    Les chansons de Michael subissaient souvent des changements de style en cours de développement. Je vous ai ainsi parlé de « The Way You Make Me Feel » qui s’appelait à la base « Hot Fever », et dont les modifications concernaient uniquement le titre et les paroles. Mais parfois une chanson explorant un sujet donné menait Michael à une autre chanson dont le thème était similaire, mais raffiné et défini avec un angle plus particulier. Et c’est le cas de la chanson « Al Capone ». Dans « Al Capone », Michael parle de quelque chose de très précis, à propos de ce personnage et de son histoire. Pour « Smooth Criminal » le sujet avait évolué, le personnage qu’il avait en tête n’était plus aussi précis, mais néanmoins très intéressant. Comme vous l’avez remarqué et comme en atteste le vidéoclip de « Smooth Criminal », l’influence reste malgré tout très similaire. Michael aimait beaucoup les films et le style de cette période, l’acteur James Cagney qui jouait souvent le rôle du gangster… Michael avait compris à quel point les films qui dépeignaient cette période étaient marquants.

    Lors de la sortie du précédent disque posthume de Michael Jackson (Michael, ndlr), il y eut une controverse concernant la voix de Michael sur trois chansons. De nombreux fans ont établi des comparaisons entre la voix présente et celle d’un imitateur nommé Jason Malachi. Et ils se sont dit que ce n’était pas Michael qui chantait. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

    À l’époque, avant que l’album Michael ne sorte, l’Estate et Sony Music m’ont demandé de me rendre au studio où le travail était en cours afin que je puisse écouter et donner mon avis. Et, en me basant sur ma connaissance et ma longue association avec Michael, j’ai estimé que ce que l’on m’a fait entendre était sa voix. L’enregistrement n’était pas de très bonne qualité, il y avait eu un traitement qui altérait la pureté de ses parties vocales. Ce n’était donc pas l’excellente qualité sonore que voulait Michael pour les chansons qu’il sortait. Mais, en effet, selon moi c’était bien la voix de Michael.

    Vous pensez donc catégoriquement que c’est sa voix sur les titres « Breaking News », « Keep Your Head Up » et « Monster » ?

    « Breaking News » fut le titre sur lequel on m’a demandé de me concentrer. Et quand j’ai entendu la manière dont la voix était posée, j’ai su que c’était la voix de Michael, car je l’ai entendue tant de fois durant ces années. Dans le studio, ils m’ont passé à la fois le mix de la chanson avant sa sortie et les parties vocales de Michael. J’ai donc pu écouter deux choses, Michael avec et Michael sans la musique.

    En avez-vous discuté avec d’autres collaborateurs de Michael, et partagent-ils votre opinion ?

    J’ai parlé à Bruce Swedien, l’ingénieur du son qui enregistra les albums de Michael durant tant d’années et il m’a dit qu’à son avis aussi c’était la voix de Michael.

    Lui a-t-on donné à écouter les mêmes choses que vous ?

    Oui. Je sais qu’il y a eu une grande controverse à ce sujet, mais mon opinion fut qu’il s’agissait bien de la voix de Michael.

    Michael Jackson, qui ne savait ni lire ni écrire la musique, enregistrait ses premiers jets sur des enregistreurs portables, en y chantant a cappella sur des cassettes les ébauches de ses chansons. Comment ces enregistrements pourraient-ils être présentés au public ?

    Je sais peu de chose en ce qui concerne ces documents. Je me souviens que nous faisions très fréquemment en studio ce même genre d’enregistrement sur de l’équipement multipiste. Très souvent Michael avait en tête une idée de chanson et voulait l’exprimer. Je me souviens en particulier de l’époque de Thriller, où il utilisait sa voix et chantait en imitant le son de différents instruments, et nous enregistrions ceci sur des bandes où il faisait du beatbox pour la batterie, chantait en imitant la basse, ensuite les guitares, les cordes et les cuivres. Il créait l’arrangement et le son de la chanson en utilisant seulement sa voix. Et nous enregistrions ceci très fréquemment en studio, afin que l’idée de la chanson puisse être présentée à un musicien, pour qu’il puisse comprendre la manière dont il devait jouer sa partie. Quant à ces cassettes dont vous parlez, je sais qu’il procédait effectivement ainsi, mais je ne sais pas ce qui pourrait être fait avec celles-ci en terme de présentation.

    Vous avez travaillé en 2004 sur The Ultimate Collection, un coffret rétrospectif portant sur l’ensemble de la carrière de Michael Jackson. Sur combien de chansons inédites et de démos vous êtes-vous alors penché ?

    Je me souviens avoir passé en revue une centaine de bandes – certaines avec la voix de Michael, d’autres sans. Les meilleures furent choisies pour ce projet qui couvrait l’ensemble de sa carrière. Nous voulions que Michael soit plus impliqué, mais il était très pris par d’autres engagements. Il a examiné ce qui avait été assemblé et donna son approbation finale au projet. Je sais qu’à l’avenir d’autres chansons sortiront, mais avant que cela n’ait lieu il faut qu’un travail plus important de recherche dans les archives soit effectué.

     

    Interview de Matt Forger ingénieur du son sur Bad25

    Michael au studio Westlake ©MJJ


    La chanson de Bad qui vous a le plus marqué ?

    J’ai travaillé sur la plupart des chansons de l’album et cependant la chanson que je préfère n’a pas été écrite par Michael, mais par Siedah Garrett et Glen Ballard. « Man In The Mirror » représente pour moi le mieux Michael, ses émotions, la personne qu’il était et la façon dont il percevait le monde. Michael voyait le monde comme un endroit qui pourrait être tellement meilleur que ce qu’il est aujourd’hui. Michael voyait les gens qui meurent de faim en Afrique, les guerres, les crimes, toutes ces choses affreuses. Nous en parlions et il se demandait : « Pourquoi les choses devraient-elles demeurer ainsi ? Les gens ne pourraient-ils pas mieux se comporter ? » Le monde pourrait être tellement meilleur si les gens faisaient leur examen de conscience et se concentraient sur les choses essentielles. Et quelle meilleure manière d’exprimer ceci que de dire : « Si tu veux faire du monde un meilleur endroit, regarde dans le miroir et tu verras la personne qui doit changer » ? C’est quelque chose de personnel et de très puissant. À chaque fois que j’y pense cela me remue. C’est exactement cela qu’était Michael. Quelqu’un qui aimait le monde, l’humanité, l’environnement – et c’est ce qui me reste en tête quand j’écoute tous ces morceaux.

     

    Interview Michel Danzer

    Michael Jackson, Bad 25th Anniversary Edition (Sony)
    Michael Jackson, Michael Jackson Live At Wembley 7.16.1988 DVD (Sony)
    www.michaeljackson.com

     

    Source:vibrationsmusic.com

     

     


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    Interview de Paris Jackson pour Oprah Winfrey


    PARIS JACKSON PARLE DE SON ENFANCE AVEC OPRAH WINFREY

    Interview de Paris Jackson pour Oprah Winfrey

     

    Oprah Winfrey a récemment rendu visite à Paris Jackson, la fille du Roi de la Pop, pour une entrevue qui a révélé quelques détails sur comment est la vie avec un parent célèbre.

    L'une des choses les plus inhabituelle pour le commun des mortels était de voir Michael Jackson couvrir le visage de ses enfants en public. Paris Jackson a expliqué à Winfrey qu'il le faisait afin de protéger leur identité dans l'espoir que le gens ne les reconnaissent quand ils n'étaient pas avec leur père.

    «J'ai été vraiment confus,» a-t-elle confié à Oprah Winfrey, confirmant que son visage était couvert seulement quand elle était avec son père, pas à n'importe quel autre moment. «Je ne savais pas pourquoi je portais un masque, mais je le comprends maintenant ... pourquoi mon papa voulait que nos visages soit couvert. Il désirait que nous ne puissions être reconnu lorsque nous sortions sans lui, afin de pouvoir avoir une enfance normale. "

    Lorsqu'on lui a demandé si elle pensait que son père voulait vraiment qu'elle ait une enfance normale, Paris a répondu oui. «Il avait des doutes,» a-t-elle ajouté. «Il nous a dit quand il était jeune, il n'a pas vraiment eu d'enfance. Il était toujours "coincé" en studio à chanter, tandis que les autres enfants étaient en train de jouer.»

    Paris a également ajouté que Michael laissait ses enfants aller dans des endroits normaux, dans l'espoir qu'ils auraient une vie normal. «Chuck E. Cheese et Toys R Us étaient mes endroits préférés où nous allions,» a-t-elle déclaré à Oprah.

     

    Source: Oprah.com - Yahoo.com - MJJ Legacy

     


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    Interview de katherine Jackson pour CNN ce 14 Mai 2012

     

     

    Une interview de Katherine Jackson est programmée sur CNN ce 14 mai 2012.

     

    Interview de katherine Jackson pour CNN ce 15 Mai 2012


     

    Dans un aperçu de cette interview réalisée par Piers Morgan, Katherine Jackson parle de sa vie sans Michael et du regard qu'elle porte sur Conrad Murray :

    "Vous savez quoi ? Je ne peux même pas décrire ce que je ressens pour lui. Il a fait une chose terrible. Et il aurait pu faire d'autres victimes... La seule chose qu'il a fait -- la vie d'une personne, quatre ans de prison, ce n'est pas assez."

    En parlant de son fils, Katherine affirme qu'elle ne se fera jamais à sa disparition. "Jamais. Chaque matin, tout au long de la journée, je pense à Michael. Si je me réveille dans la nuit, c'est la même chose... Mais il me manque. Et en tant que chrétienne je crois en la résurrection, je sens en moi que je le reverrai".



    Les vidéos :



    http://cnn.com/video...nrad-murray.cnn

    http://cnn.com/video...ael-jackson.cnn


    Traduction de l'interview de Katherine diffusée le 14 mai 2012 - à 21:00




    1ère partie


    MORGAN: Katherine Jackson, une heure extraordinaire. L'entrevue Piers Morgan commence maintenant.

    Ce soir, un regard extraordinaire sur la vie privée de Michael Jackson à travers son oeuvre profondément personnelle. Il a commencé à dessiner étant enfant. Ces photos sont de nouvelles révélations sur le chanteur emblématique. Une grande partie de celles-ci sont conservés dans un endroit tenu secret, dans un hangar d'aéroport de Los Angeles. Certaines d'entre elles sont dans le studio avec moi ce soir.

    Je suis en compagnie de la mère de Michael, Katherine Jackson, et de son mentor et ami, l'artiste Brett Livingston Strong

    Bienvenue à vous deux.

    JACKSON: Je vous remercie

    MORGAN: Nous sommes entourés de ces oeuvres d'art incroyable. La plupart d'entre elles n'ont jamais été vues. Votre fils Michael les a faites. Ce qui me frappe, c'est cette photo, j'aime cette photo, Katherine, quel âge Michael a-t-il là?

    JACKSON: Il a environ 9 ou 10 ans.

    MORGAN: Et ses oeuvres d'art sont saisissantes.

    JACKSON: Oui.

    MORGAN: Il a peint cela?

    JACKSON: Oui.

    MORGAN: Je ne sais pas ce qui est plus impressionnant, l'art ou le chapeau fantastique qu'il porte.

    (RIRE)

    MORGAN: Il est très élégant. Mais c'est clair que dès son jeune âge, il aimait l'art. Parlez-moi de ce côté de Michael.

    JACKSON: Michael aimait beaucoup l'art. Il aimait la peinture, il aimait les aquarelles. Il aimait aussi les crayons de couleur. Et il dessinait toujours. Et quand il était encore à l'école, il dessinait et on avait pris un de ses dessins pour le mettre sur la couverture de l'annuaire. (RIRE)

    MORGAN: Etait-il un autodidacte?

    JACKSON: Il a appris tout seul.

    MORGAN: Quel talent incroyable!

    (Diaphonie)

    JACKSON: exact! Il avait du talent. Et je ne peux pas en dire plus sur lui, son père était un artiste aussi. Il aimait peindre et dessiner. Donc je pense que peut-être que cela vient de lui. Mais il avait un talent naturel pour cela.

    MORGAN: Et a-t-il toujours peint, je veux dire, tout au long de sa vie? Peignait-il toujours secrètement sans que les gens vraiment s'en rendent compte?

    JACKSON: Oui. Oui. Parce que quand il était enfant, quand nous avons déménagé à Havenhurst, avant que nous rénovions, il avait une petite maison à l'arrière et il a pris cette petite maison pour en faire un studio d'art pour lui-même.

    MORGAN: Que pensez-vous que l'art lui ait apporté? Peinture et le dessin, qu'y a-t-il trouvé?
    JACKSON: Eh bien, vous savez quoi? Je ne peux pas vraiment répondre à cette question. Mais parfois, quand il ne faisait rien, il commençait à peindre. Et je pense que c'était tout simplement une façon pour lui de se détendre.

    MORGAN: C'était un peu une évasion?

    JACKSON: Oui.

    MORGAN: Brett, vous avez connu Michael il y a 25 ans. Dites-moi comment vous l'avez rencontré et aussi quelque chose sur cette collection d'art parce que les gens n'en connaissent pas vraiment grand-chose.

    BRETT LIVINGSTONE STRONG, ARTISTE: C'est exact. Eh bien, nous nous rencontrés vers 1979 chez Bradley, le maire de Los Angeles et aussi (inaudible). Deux occasions différentes. Et la première fois que j'ai eu la chance de parler à Michael, il m'a dit "Vous êtes un sculpteur?". Et j'ai dit "Oui". "Quel type de sculpture faites-vous?". J'ai dit que je construisais des monuments. Et il a fait "Wow, je n'ai jamais rencontré un constructeur de monument auparavant". Et je lui ai demandé, bien que je sache qui était Michael, "Que faites-vous, Michael?". Et il a dit "J'aime la vie".

    Je me souviendrai toujours de cela. Il a dit "J'aime la vie". Et je lui ai dit "Wow, c'est un excellent travail. J'aime la vie, aussi.". Et il a répondu "Je suis aussi un artiste. Et je tiens à dessiner des choses qui inspirent ma vie."

    MORGAN: Et dans cette collection, combien y a-t-il de pièces?

    STRONG: Eh bien, j'ai - nous en avons 98 pièces. D'autres personnes en ont quelques-unes. Et il y a environ 20 de ces pièces où il a dessiné aussi de l'autre côté. J'ai fait ce papier pour Michael dans les années 1980, du papier spécial, donc si quelqu'un en obtient alors qu'il ne le peut pas, il ne peut pas le contrefaire. Et ainsi, nous avons ...- il a manqué de papier. C'est pourquoi il a commencé à faire des œuvres sur l'envers.

    MORGAN: Je voudrais parler de quelques-unes des oeuvres qui sont ici, je veux parler de l'image de Martin Luther King, d'Abraham Lincoln. Apparemment, il a peint un grand nombre d'anciens présidents. Il aimait faire cela.

    FORT: Il aimait Abraham Lincoln. Il aimait la liberté. Il aimait l'aspect des gens qui étaient libres. Il était capable de créer de belles choses pour inspirer les gens comme il le voulait en créant sa musique.

    MORGAN: Katherine, il avait une étrange obsession pour le chiffre sept ans. Et aussi pour les chaises. Maintenant, dites-moi pourquoi ces deux choses sont tout le temps sur les images.

    JACKSON: Eh bien, Michael était le septième enfant. Son nom avait sept lettres. Il en parlait toujours. Et, vous le savez, le chiffre sept signifie la plénitude dans la Bible, il nous le disait.

    MORGAN: Donc, c'est comme un chiffre porte-bonheur pour lui.

    JACKSON: Pour lui, oui.

    MORGAN: Et qu'en est-il des chaises? Pourquoi a-t-il dessiné ou peint des chaises?

    JACKSON: C'est vrai, il avait une obsession pour les chaises. Des chaises - pas seulement une simple chaise, mais des chaises que vous voyez là dessinées avec art. Un grand nombre de courbes, et beaucoup d'autres choses comme ça. Il aimait cela.

    MORGAN: Il y a une image très prophétique, celle d'un petit garçon assis tout seul dans un coin. Ce qui est poignant, c'est ce que Michael a écrit à côté, de sa propre écriture, "Avant de me juger, essayez de m'aimer et regardez à l'intérieur de votre cœur. Ensuite, interrogez-vous, avez-vous vu mon enfance?"

    Que pensez-vous qu'il entendait par là, Katherine?

    JACKSON: Vous savez quoi? Je ne pourrais pas vous le dire. Mais ce n'est qu'une image. J'en ai une aussi comme ça. Pouvez-vous la monter?

    MORGAN: Oui. Nous allons la voir. Oui. Et c'est le regard d'un petit garçon, je suppose.

    JACKSON: Il a l'air triste. Et son regard... - vous le savez, je pense que c'est parce que Michael a toujours dit qu'il avait raté la majeure partie de son enfance.

    MORGAN: Oui.

    JACKSON: Et il aimait courir et jouer. Il aimait les enfants. Et je pense que c'est ce que cette image représente.

    MORGAN: J'ai interrogé un grand nombre de personnes au sujet de Michael. Beaucoup de votre famille, de vos enfants que j'ai interviewés, Janet, La Toya, Jermaine, tous disent la même chose que Michael était un enfant heureux. Il aimait faire des farces aux gens, ce genre de chose.

    Avez-vous le regret en tant que sa mère qu'il ait perdu son enfance au profit de la célébrité? Je veux dire si vous deviez remonter le temps, voudriez-vous que vos enfants, en particulier Michael, aillent dans ce monde de fous?

    JACKSON: Eh bien, oui, dans une certaine mesure. Aucun de mes enfants n'était vraiment relâché. Parce que mon mari était en quelque sorte - je devrais dire très strict - sur ce genre de choses parce que là où nous étions, il y avait beaucoup de criminalité. Et nous nous sommes occupés de nos enfants. Nous ne voulions pas qu'il courent la rue là-bas, qu'ils fracturent les voitures et qu'ils fassent ce que la plupart des autres enfants faisaient à l'époque.

    Et nous avons fait des choses avec eux à la maison. Et c'est à ce moment qu'ils ont commencé à chanter. Mais d'abord pour passer un bon moment. Puis ils ont appris à jouer de la musique. Michael a toujours dit qu'il n'avait pas eu d'enfance mais il aimait ce qu'il faisait.

    MORGAN: Je pense que c'est vrai, n'est-ce pas? Vous avez dit que son père était dur avec eux. A-t-il été trop dur ou non, que pensez-vous? Avait-il besoin d'être si difficile?

    JACKSON: Je ne pense pas qu'il était trop difficile, mais si on se reporte à cette époque tout le monde élevait ses enfants de cette façon. Si vous aviez fait quelque chose de mal, que c'était très mal, vous obteniez une réprimande pour cela et aussi vous receviez une raclée comme on dit. Mais aujourd'hui, vous ne pouvez plus le faire. Donc, Michael regardait ces moments du passé et on a dit qu'il avait été abusé.
    Eh bien, on appelle cela abus, mais parfois si on n'avait pas eu de fouet, que serait le monde aujourd'hui?

    MORGAN: Pensez-vous que le monde est un peu mou en termes de discipline?

    JACKSON: Je pense qu'il est devenu un peu trop mou. Je le pense vraiment. Et puis les enfants ont trop de sollicitations extérieures. Et ils sont trop ouverts à beaucoup trop de choses. Tellement de choses que nous n'avions pas auparavant. Et je me sens mal parce que je sais ce qu'est le monde - je pense qu'il est condamné.

    MORGAN: Que faire?

    JACKSON: La bible nous dit que le monde sera détruit. Donc, je le pense -

    MORGAN: Quand vous regardez l'Amérique, l'Amérique moderne actuelle, pensez-vous que les gens vont mal, en particulier dans l'éducation des enfants?

    JACKSON: Eh bien, je pense que la société en est parfois la cause. Parce qu'on dit aux enfants d'appeler le 911 et dans certains cas peut-être ont-ils besoin de le faire. Mais aussi dans certains cas - certains parents ont peur de leurs enfants. Et certains enfants parlent ainsi à leurs parents: "Si vous faites cela pour moi, je vais appeler le 911 ou je vais appeler la police des enfants.". Qu'est-ce que les parents peuvent faire?

    MORGAN: C'est intéressant. Quand j'ai parlé à vos enfants, tous parmi eux ont déclaré qu'à différents stades de leur vie, eh bien, ils ont eu cette éducation vraiment difficile. Leur père était très, très strict. Mais ils ont tous - à mesure qu'ils vieillissaient - commencé à réaliser que c'était peut-être ce genre d'amour dur dont ils avaient eu besoin et dans certains cas, ils l'ont appliqué à leurs propres enfants.

    C'était intéressant pour moi de parler avec eux. Maintenant qu'ils sont un peu plus âgés. Ce doit être pour vous une expérience intéressante aussi d'entendre que leur point de vue change à mesure qu'ils vieillissent.

    JACKSON: Ce l'est. Les enfants changent. Par exemple, Tito, il était un de ceux qui a dit qu'il allait élever ses enfants, tout comme son père qu'il appelle Joseph, l'a élevé. Parce qu'il a toujours dit que ses enfants ne seraient pas en difficulté ou quelque chose comme ça. Toutes ces choses terribles qu'on a déclarées sur Michael et qu'il n'a pas faites. C'est juste parce qu'il y a des gens méchants qui vous accusent.

    MORGAN: Cela a dû être très blessant pour vous en tant que mère.

    JACKSON: Mon Dieu.

    MORGAN: Certaines des choses dont Michael a été accusé, les affaires judiciaires où il a dû se battre et d'autres choses semblables. Comment avez-vous ressenti cela en tant que mère?

    JACKSON: Oh, mon dieu. Cela m'a pratiquement détruite. Vous savez, c'est une vraie blessure. Parce que je sais que Michael n'a pas fait ces choses terribles. Mais il y a tellement de gens méchants. Pourquoi font-ils cela avec lui?

    MORGAN: Nous allons nous arrêter un instant, Katherine. Lorsque nous reviendrons, je veux vous parler de la vie de Michael et de son héritage.


    Partie 2

    MORGAN: Je suis de retour maintenant avec Katherine, la mère Michael Jackson et son ami de longue date, Brett Livingstone Strong.

    Avez-vous essayé de conseiller Michael sur son propre comportement - j'ai interviewé Michael il y a quelques années et il montrait un côté très enfantin. Ne vous êtes-vous jamais sentie concernée par le fait qu'il s'était mis lui-même dans une position délicate quand il y avait tous ces jeunes garçons qui restaient près de lui et ainsi de suite? N'avez-vous jamais dit: " Michael, je pense que tu devrais faire attention à cela? Le reste du monde ne peut pas voir innocemment la façon dont tu te comportes?"

    JACKSON: Je lui ai parlé de cela. Je ne lui ai jamais dit d'arrêter d'avoir des enfants autour de lui. Mais il a cessé d'avoir un grand nombre d'enfants autour de lui - d'ailleurs la plupart des enfants qui étaient autour de Michael étaient ses propres parents. Et je me souviens que ma belle-sœur était entrée dans un magasin et avait vu un de ces tabloïds. On y disait quelque chose de laid sur eux. Elle est devenue folle furieuse. Elle a dit que c'étaient ses petits enfants, que c'étaient des cousins de Michael. Elle se demandait pourquoi on disait cela.

    MORGAN: Pensez-vous que toutes les accusations, les allégations, les procès qu'il a dus traverser, pensez-vous que tout cela ait contribué à la destruction de sa condition physique et à sa mort prématurée? Pensez-vous que tous les médicaments qu'il prenait pour l'anxiété, le manque de sommeil, les analgésiques et ainsi de suite, avaient un lien avec la pression, la tension et le stress qu'il ressentait?

    JACKSON: Vous savez quoi, je pense qu'il y a beaucoup d'exagérations sur les différentes choses qu'il prenait. Parce que je suis allée à la maison de mon fils sans l'avertir. Et j'étais là et je me suis annoncée. Je ne l'ai jamais vu de cette façon. Je sais qu'il prenait des antalgiques parce qu'il avait été brûlé au-dessus de sa tête. C'était très douloureux. Mais tout le reste qui a été ajouté à cela, je ne sais pas si c'est la vérité ou non. Mais je pense que cela n'a rien à voir avec la façon dont il est mort.

    MORGAN: En tant que mère, que pensez-vous être la cause de sa mort?

    JACKSON: Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est qu'on a utilisé du propofol, et qu'on n'aurait pas dû. On a utilisé un mauvais dosage. C'est tout ce que je sais et c'est ce qui a causé sa mort.

    MORGAN: Quels sont vos sentiments à l'égard du Dr Conrad Murray? Que lui reprochez-vous?

    JACKSON: Vous savez quoi? Je ne peux même pas décrire ce que je ressens vis-à-vis de lui. Il a fait une chose terrible et d'autres personnes peuvent être impliquées. Je ne sais pas mais je le pense. Vous savez quoi, je préfère ne pas répondre à cette question. Il a pris la vie d'une personne et quatre ans de prison ne suffisent pas. Je ne reverrai jamais mon fils. Mais lui, il pourra sortir et profiter de ses enfants.

    STRONG: Michael lui a fait confiance.

    JACKSON: Oui, il l'avait. Il l'avait. Il avait confiance en lui.

    FORT: Il avait confiance en un grand nombre de personnes.

    JACKSON: Il faisait confiance à tout le monde.

    MORGAN: Avez-vous déjà rencontré Conrad Murray?

    JACKSON: Non jamais. Encore à ce jour, je ne l'ai jamais rencontré.

    MORGAN: A-t-il jamais essayé de vous contacter?

    JACKSON: Je ne le crois pas.

    MORGAN: Il ne vous a jamais écrit ou quoi que ce soit?

    JACKSON: Non

    MORGAN: Et je pense que cela a été une chose terrible qui s'est produite. Vous perdez ce fils qui est le vôtre. Il a seulement 50 ans. Je veux dire que c'est seulement à la moitié d'une vie.

    JACKSON: Oui.

    MORGAN: Pensez-vous, Katherine, que vous pourrez jamais dépasser cela?

    JACKSON: Jamais. Chaque matin, et tout au long de la journée, je pense à Michael. Si je me réveille dans la nuit, mon esprit est auprès de lui.

    MORGAN: A quoi pensez-vous quand vous pensez à lui?

    JACKSON: Juste qu'il me manque. Mais comme je suis chrétienne et que je crois en la résurrection, je sens que je vais le revoir. Je suis désolée. Je viens de...

    MORGAN: C'est parfaitement compréhensible. Vous êtes sa mère. Vous savez, je ne peux pas imaginer quelque chose de pire. Je suis moi-même parent de quatre enfants. Je ne peux même pas imaginer à quel point il doit être horrible de perdre un enfant.

    JACKSON: C'est vrai.

    MORGAN: C'est tellement contre nature, n'est-ce pas?

    JACKSON: Oui, ce l'est. Et ce doit l'être.

    MORGAN: Katherine, beaucoup de gens disent que ce qui a conduit Michael à la mort, c'est qu'il travaillait trop dur, qu'il était trop fatigué, qu'il ne pouvait pas dormir, tout ça. Vous avez entendu tout cela. Est-ce vrai? Parce que j'ai aussi entendu des gens qui ont travaillé avec lui sur la tournée et qui disent qu'il était en pleine forme. Qu'il était heureux. Qu'il passait du bon temps et était excité. Quelle est la vérité?

    JACKSON: Quelle est la - excusez-moi? Quoi?

    MORGAN: Qu'est-ce qui, selon vous, a conduit Michael à la mort?

    JACKSON: Vous savez, nous avons un procès en cours et je préfère ne rien dire. J'ai déjà beaucoup parlé à ce sujet.

    MORGAN: Étiez-vous préoccupée par lui?

    JACKSON: Oh, oui. Oh, oui. Parce que quand on m'a dit qu'il avait 50 spectacles de prévu, j'étais préoccupée. Je pensais que c'était un peu trop parce que Michael n'avait pas été sur scène durant environ 10 ans. Et je l'ai appelé. Et je le lui ai dit ce que je pensais sur la manière dont on avait organisé les spectacles, on disait qu'il allait travailler tous les soirs. Puis, un soir sur deux. Or, il était - il avait été habitué à travailler seulement une fois ou deux par semaine.
    Et j'ai continué à l'appeler pour lui dire qu'on devait changer ce calendrier, parce que je n'aimais pas la façon dont il était fait. Je pensais que c'était un peu trop pour lui.

    MORGAN: Michael, vous a-t-il écouté?

    JACKSON: Oh, oui.

    MORGAN: Pensez-vous qu'il y avait des gens mauvais autour de lui?

    JACKSON: Oui, je le crois.

    MORGAN: Permission, je suppose que c'est le mot que vous utilisez. Les gens qui permettaient juste de...

    JACKSON: Il était... Je ne veux pas répondre à ces questions maintenant. Mais je ne pense qu'il était. Ils ne se soucient pas de lui. Tout ce qu'ils se souciait de l'argent.

    MORGAN: C'était une question d'argent, vous pensez?

    JACKSON: Oui.

    MORGAN: Prenons une courte pause. Lorsque nous reviendrons, je veux davantage parler de ces oeuvres d'arts. Je tiens également à parler de comment les enfants de Michael ont été faits. C'est vous qui les élevez maintenant?

    JACKSON: Oui.

    Morgan: Je pense que les gens sont fascinés par ce qu'ils deviennent. Ils semblent bien évoluer - ce qui est une bonne nouvelle.

    JACKSON: Oui, ils évoluent bien.
    MORGAN: Nous y reviendrons dans un instant.

    JACKSON: OK.


    3ème partie:

    (BEGIN CLIP VIDEO)

    PARIS Jackson, fille de Michael Jackson: "Papa a été le meilleur père que vous ne pourriez jamais imaginer. Et je voulais juste dire que je l'aime tellement."

    (CLIP VIDEO FIN)

    MORGAN: Une scène déchirante au service commémoratif de Michael Jackson avec Paris Jackson, sa fille. Un moment parmi de nombreux que je n'oublierai jamais.

    Je suis de retour pour une interview exclusive avec la mère de Michael Jackson, Katherine Jackson, et son mentor, l'artiste, Brett Livingstone Strong.

    C'était incroyablement douloureux pour ces pauvres enfants, particulièrement en public comme ça. Vous les avez pris maintenant dans votre maison. Vous vous occupez de l'éducation des enfants de Michael?

    JACKSON: Oui.

    MORGAN: Comment évoluent-ils?

    JACKSON: Ils évoluent très bien.

    MORGAN: Ils semblent qu'ils le fassent remarquablement bien. Ils semblent aussi avoir son talent, sa confiance en public. Toutes ces choses. C'est extraordinaire à regarder. Ce doit l'être pour vous aussi. Ce doit presque être comme si Michael revivait.

    JACKSON: Ils sont à l'école, et les deux enfants plus âgés vont à l'école privée. Le plus jeune ne veut pas encore quitter la maison de sorte qu'il prend des cours avec un tuteur, un enseignant qui est là pour lui. Excusez-moi. A l'école. Et Prince, l'aîné des garçons est un très bon élève.

    MORGAN: Vraiment?

    JACKSON: Ses notes sont très bonnes. C'est un des points positifs.

    MORGAN: Ne voyez-vous pas l'esprit de Michael en eux?

    JACKSON: Oui, je le vois. Je le vois.

    MORGAN: Comment vous sentiriez-vous s'ils voulaient se diriger vers le show business - je veux parler de Paris qui a déjà commencé dans cette voie.
    JACKSON: Oui, Paris l'a déjà fait.

    MORGAN: Vous sentez-vous heureuse à ce sujet ou préoccupée?

    JACKSON: Eh bien, je suis heureuse et je suis préoccupé en même temps car je ne pense pas que Michael aurait voulu qu'elle soit là-bas si tôt. Mais elle le voulait tellement et elle n'arrêtait pas de dire "S'il te plaît, grand-mère, je le veux." Et comme c'était quelque chose qu'elle voulait vraiment que je la lui ai donnée et j'ai dit "d'accord".

    (RIRE)

    MORGAN: Et est-elle bonne? Je veux dire, a-t-elle du talent?

    JACKSON: Elle est très bonne.

    (RIRE)

    Elle me montrait, je lui disais " bien, comment sais-tu que tu peux le faire? Tu ne l'a pas encore fait." Alors je l'ai poussée à agir. Mais avant cela, elle m'a dit "Tu me juges et moi j'essaye juste.". Elle a dit "Je peux pleurer sur commande". Et elle m'a montré comment elle pouvait pleurer. (RIRE)

    MORGAN: Stupéfiant. Ce n'est pas facile!

    JACKSON: Elle est très bonne. Elle est bonne.

    MORGAN: Comment trouvez-vous qu'ils ont fait face à la perte de leur père?

    JACKSON: Je pense qu'ils n'avaient jamais agi comme des enfants normaux. Ils jouaient, ils ont eu du bon temps. Je ne pense pas qu'ils oublieront jamais. Je ne le pense pas. Mais ils vont très bien. Très bien.

    MORGAN: Brett, revenons à vous et à Michael. Parce que vous le connaissiez très bien. C'est très déchirant de parler à Katherine de toutes ces choses. Impossible d'obtenir une voix plus puissante, vraiment.

    STRONG: Non

    MORGAN: Que celle de la mère de Michael. Est-ce en résonance avec la vôtre? Je veux dire, quel a été votre sentiment à propos de Michael et de sa mort? Étiez-vous préoccupé par lui en tant qu'ami?

    STRONG: Eh bien, son enthousiasme pour réussir lui apportait toute sa force. Et il voulait juste créer d'autres choses. Et il voulait être à nouveau en face de ses fans. Et il était enthousiaste.

    MORGAN: En tant qu'ami, étiez-vous concerné par ce qui s'est éventuellement passé?

    STRONG: Eh bien, pendant la période où il préparait ces concerts, j'ai eu très peu de contacts avec lui. Et lors des seuls contacts que j'ai eus, il était optimiste et enthousiaste. Il m'appelait aux premières heures de la matinée et me laissait des messages fantastiques. Donc, je ne savais pas qu'il avait des problèmes. Mais j'ai su qu'au fil des années il avait fait confiance aux gens et qu'il ne faisait pas preuve de diligence raisonnable ou que parfois il n'écoutait pas assez ses propres sentiments. Et je pense qu'il avait trop confiance et qu'il aurait dû s'interroger.

    MORGAN: Vous avez également dit une chose intéressante pour moi sur la rupture dans la relation de Michael avec son père.

    STRONG: Oui. Il aimait son père. Et je pense qu'il y a eu beaucoup de publicité sur le fait que son père avait été peut-être sévère avec lui, je pense que les gens doivent savoir qu'il respectait son père. Il pensait que son père était fantastique, qu'il lui avait donné à lui et à ses frères et sœurs un avenir merveilleux.
    Et il le respectait. Son père était présent lors de toutes les épreuves terrible qu'il a subies. Il l'a toujours supporté. Il l'aimait.

    MORGAN: Katherine, que voudriez-vous que soit l'héritage de Michael?

    JACKSON: Je sais qu'on va se rappeler de l'artiste qu'il était. Mais beaucoup de gens l'ont mal compris. Ils ne savaient pas que Michael aimait la vie. Qu'il aimait les gens. Et qu'il a tant donné à des oeuvres caritatives. Et il a toujours aimé donner aux gens qui n'ont rien depuis qu'il était un petit enfant d'environ six ou sept ans.
    Ainsi cette histoire que j'ai déjà racontée. Il était couché sur le sol à regarder la télévision et quand il a vu les petits enfants noirs qui avaient des mouches autour de leur bouche, il a commencé à pleurer. Et il m'a dit "Maman, un jour, je vais faire quelque chose pour eux".

    MORGAN: Vous voulez parler des scènes de l'Ethiopie et des lieux en Afrique avec les jeunes enfants affamés?

    JACKSON: De jeunes enfants affamés avec de gros ventres. Et il a toujours donné - il a toujours donné aux organismes de bienfaisance et à des choses comme ça. Et il a donné plus que les gens ne le savent.

    MORGAN: Quel est selon vous le plus grand malentendu à propos de Michael pour les gens qui ne le connaissaient pas?

    JACKSON: Les choses qui sortaient dans les médias - la plupart des gens croient ce qu'ils entendent et ce qu'ils lisent. Ce sont tous des mensonges terribles.

    MORGAN: Comme quoi?

    JACKSON: Quand on disait qu'il avait agressé de jeunes garçons et d'autres choses qu'il aurait pu faire comme prendre des analgésiques, des choses comme ça. On a essayé de le faire passer pour une personne terrible alors qu'il ne l'était pas.

    MORGAN: Prenons une pause rapide. Nous allons revenir et allez un peu plus loin dans quelques instants.


    4ème partie

    (BEGIN VIDEO CLIP)
     
    MICHAEL JACKSON, KING OF POP: Il y a eu de nombreuses déclarations faites récemment concernant les dégoûtantes accusations de mauvaise conduite de ma part. Je demande à tous d'attendre et d'entendre la vérité avant de me mettre une étiquette ou me condamner. Ne me traitez pas comme un criminel parce que je suis innocent.

    (CLIP VIDEO FIN)

    MORGAN: Vous êtes sa mère. Vous connaissez mieux Michael que la plupart des gens. Pensez-vous que, même de loin, il ait pu peut-être faire quelque chose d'inapproprié avec un jeune garçon?

    JACKSON: Pas du tout. En aucun cas Michael n'aurait pu faire cela. Il me disait toujours que ce qu'il aimait le plus, c'étaient les enfants. Il se serait plutôt ouvert les veines plutôt que de faire du mal à un enfant. Et nous nous asseyions et parlions à ce sujet. Et il disait que les gens voulaient faire de lui cette personne terrible.

    STRONG: Il a été mal interprété par des gens qui peuvent avoir été jaloux de son succès. Mais aussi, il aimait les animaux. Il aimait la nature. Et pour les enfants, il avait un sentiment très spécial dans son cœur. C'était une source d'inspiration pour lui.

    MORGAN: Michael était peu conventionnel. Il n'a jamais vraiment grandi, même s'il était un homme d'affaires fantastique et avait un succès incroyable. Vous avez toujours eu le sentiment qu'il voulait vivre dans un monde enfantin. C'était comme une couverture de sécurité pour lui à bien des égards. Est-ce cela que vous avez ressenti?

    JACKSON: Vous savez, Michael était l'un de mes plus jeunes enfants. Et ses frères ont eu des enfants. Donc, il a grandi aussi avec eux. Il a grandi en jouant tout le temps. Il a grandi dans un monde d'adultes et les enfants venaient davantage chez lui et il avait encore envie de jouer à cache-cache avec eux et tout. Et il a fait Neverland, il l'a fait pour les enfants. Et aussi je pense qu'il l'a fait pour lui-même parce qu'il n'a pas eu la chance d'aller dans ces parcs à thèmes comme les autres enfants ont fait.
    Et il y avait des cars d'enfants, des classes d'école qui se rendaient là - Dans son théâtre, il y avait deux lits, deux lits d'hôpital et il faisait venir des enfants malades pour regarder des films et jouer sur les manèges et des choses comme ça. Et pour les enfants qui étaient cloués au lit, il faisait en sorte qu'il y ait une place pour eux afin qu'ils puissent voir des films ou des shows sur la scène.

    MORGAN: Comment avez-vous vécu l'extraordinaire renommée de Michael? Car il était la personne la plus célèbre de la planète pendant des années. Est-ce que cela vous effrayait, ce degré de célébrité?

    JACKSON: Non, pas vraiment. Comme Michael, je crois. Il n'agissait pas comme s'il était la personne la plus célèbre dans le monde. Il n'a pas agi ainsi - il était juste comme une simple personne sur Terre. Il était très, très doux et modéré.

    MORGAN: Combien de fois lui parliez-vous?

    JACKSON: Je lui parlais au moins deux fois par mois et parfois plus.

    MORGAN: Avez-vous ressenti que vous aviez une relation très étroite?

    JACKSON: Oui.

    MORGAN: Se confiait-il à vous?

    JACKSON: Oui, il le faisait.

    MORGAN: Avez-vous jamais espéré qu'il trouve l'amour véritable?

    JACKSON: Vous savez, j'ai toujours pensé à cela mais Michael avait l'air heureux. Donc, je n'étais pas trop inquiète à ce sujet. Il a trouvé beaucoup de joie avec ses enfants et certains de ses neveux et nièces - il leur était très proche.

    MORGAN: La seule chose à laquelle que je pense et que l'on doit toujours rappeler quand on parle de Michael est juste son talent incroyable. Je veux dire que je n'ai jamais vu un artiste plus talentueux par le chant, la danse, le sens du spectacle.
    Avant que nous ne commencions, je vous parlais de ce spectacle que j'ai vu à Paris quand il y a une cascade à la fin et que le gars de l'espace s'envole hors du stade. C'était tellement fou et si brillamment fait, vous pensiez vraiment que c'était Michael qui faisait cela.
    Et c'était une fin de concert dont je n'ai jamais vu l'équivalent ni avant ni après. Il avait un talent unique, n'est-ce pas, l'un des plus grands talents qu'il y ait jamais eu dans le divertissement. Pouvez-vous répondre en tant que sa mère? Avez-vous ressenti cela?

    JACKSON: Oui, je l'ai ressenti. Michael était un perfectionniste. Quoi qu'il fasse, il voulait être le meilleur. Il a été le premier à avoir autant de hits numéro un sur son album. Parce que vous vous en souvenez, les albums avaient d'habitude seulement un ou deux succès, le reste étaient des chansons d'album.

    MORGAN: Toutes ses chansons ont été des succès, des "numéro un".

    JACKSON: Il m'a dit "Je ne crois pas aux chansons d'albums. Je crois que chaque chanson doit être une grande chanson."

    MORGAN: Est-ce qu'il vous montrait des essais?

    JACKSON: Oui, il jouait la plupart des choses qu'il avait faites. Il jouait pour moi.

    MORGAN: Si vous aviez dit "Michael, je n'aime vraiment pas celle-ci" l'aurait-il abandonnée?

    JACKSON: Oui. Vous savez quoi? Je n'ai vu aucune chose qu'il a faite, dont je ne n'aurais pas voulu.

    MORGAN: Quelle est votre favorite parmi toutes ses chansons?

    JACKSON: "Man In The Mirror".

    MORGAN: Vraiment? Pourquoi?

    JACKSON: C'est une de mes favorites. Et j'aime aussi "Earth Song".

    MORGAN: Pourquoi "Man In The Mirror"?

    JACKSON: Eh bien, c'est un message de la grandeur. Un grand nombre de ses chansons ont des messages mais je pense que c'est la meilleure d'entre elles.

    MORGAN: Pensez-vous que Michael ait été heureux à la fin de sa vie?

    JACKSON: Je sentais qu'il était heureux. Je me demandais toujours si Michael était heureux avec toutes ces choses dont on l'accusait. Je parlais toujours à Grace, la fille qui était la nounou des enfants. Elle m'a toujours dit que Michael avait de bons moments, qu'ils avaient de bons moments ensemble. Elle et les enfants et Michael, ils jouaient.
    Michael aimait courir et jouer sur la plage. Et elle me l'a assuré, vous savez.

    MORGAN: Malgré tout, il a réussi à avoir beaucoup de moments heureux.

    JACKSON: Uh-huh.

    MORGAN: C'est bon à entendre, n'est-ce pas?

    JACKSON: C'est bon à entendre. Mais quand vous savez que vous n'êtes pas coupable de quoi que ce soit, que vous savez qu'on vous a accusé, qu'on vous pense coupable, j'imagine que vous ne pouvez plus jamais retrouver le sourire, - et on mettait cela dans les journaux et il y a eu les procès.
    Et ce premier enfant qui l'a accusé de pédophilie parce que son père lui a dit de le faire. Il l'a dit lui-même.
    Je ne sais pas si beaucoup de gens le savent mais il a dit cela après que Michael est mort - je pense que son nom est Jordan.

    MORGAN: Jordan Chandler, oui.

    JACKSON: Oui, Jordan. Il est parti et il a dit qu'il regrettait ne pas avoir pu le dire à Michael avant sa mort, ne pas l'avoir fait savoir au public et il a admis que Michael ne l'avait jamais touché.

    MORGAN: Comment est-ce que avez ressenti cela?

    JACKSON: Cela m'a fait du bien. Mais je savais que Michael n'avait rien fait parce que je savais qu'il ne ferait pas cela.

    MORGAN: A venir, le grand désir de Michael était de construire un mémorial. Je voudrais vous parler de cela après la pause.


    5ème partie ( fin)

    MORGAN: Je suis de retour maintenant avec Katherine, la mère de Michael Jackson et son ami de longue date, Brett Livingston Strong. Je me souviens que quand Michael est mort, je suis allé à Londres. J'ai trois fils. Mon plus jeune fils n'avait que huit ans. Et tout à coup il a commencé à jouer la musique de Michael à plusieurs reprises pendant des semaines et des mois. Il n'avait jamais entendu parler de Michael Jackson avant.
    C'était vraiment étonnant pour moi - et c'était l'un des points positifs que je pouvais voir sortir de sa terrible mort - qu'une toute nouvelle génération d'enfants était de nouveau tombée en amour avec Michael Jackson et jouait sa musique et réalisait à quel point il était phénoménal et divertissant. C'était une chose étonnante.

    Brett, nous allons parler de deux choses sur lesquelles je voudrais conclure. Qu'allez-vous faire avec ces oeuvres d'art?

    STRONG: Eh bien, Michael a passé une bonne partie de ces 25 années à faire ces oeuvres d'art. Et c'était comme un monde privé pour lui. Alors que beaucoup de gens pensaient qu'il avait fait des choses qu'il ne devait pas faire, il faisait effectivement des créations artistiques. Et c'était comme un autre monde pour lui, où il se retirait, dans une sorte de spiritualité des sentiments où il exprimait ses idées. Et il adorait tellement cela et cela lui faisait du bien.

    MORGAN: Les gens vont entendre ceci. Vont-ils voir ces images étonnantes? Et ils vont vouloir savoir s'ils peuvent les obtenir chez eux.

    STRONG: Eh bien, Michael a toujours voulu présenter ses oeuvres artistiques. Malheureusement, cela n'a pas eu lieu. Il ne voulait pas les vendre. Même si quelques pièces ont été vendues avant son décès. Mais depuis lors, nous avons travaillé ensemble pour planifier leur exposition.

    Mais il désirait construire, il y a longtemps, un monument pour ses fans qui se mariaient. Et nous avons un modèle de ceci ici.

    MORGAN: C'est incroyable. C'est basé sur le monument du Prince Albert à Londres?

    STRONG: Michael et moi avons fait le tour de ce monument. Nous sommes allés partout dans le monde ensemble. Il aimait beaucoup de monuments et il pensait que j'étais spécialisé dans les monuments de sorte qu'il voulait que je l'accompagne. Nous avons donc fait le tour et j'ai trouvé un monument. Il a écrit après - il a écrit sur une carte ce qui était arrivé ce jour-là. Et il a dit que nous devrions essayer de travailler sur une conception pareille. Nous sommes arrivés avec ce genre de gothique, futuriste.

    MORGAN: Son concept devait devenir comme une chapelle de mariage.

    STRONG: Sa statue. En 2002 - ce n'est pas des années précédentes mais en 2002 - il a demandé à un de ses avocats de m'écrire une lettre en disant: "Hey Brad, pouvez-vous mettre la sculpture des trois beaux enfants de Michael là-dedans? Michael le désire." Il voulait juste me faire obtenir cela officiellement de sorte que j'ai eu par écrit ce qu'il désirait faire. Il voulait un endroit où ses fans pourraient aller et, dans cette structure, il aurait voulu sa musique.

    MORGAN: Est-ce que cela va se construire?

    STRONG: Oui, parce que nous pouvons vendre son oeuvre et construire son monument - même s'il voulait que les gens s'y marient - ce sera un monument à son amour de la vie.

    MORGAN: Où sera-t-il construit?

    FORT: A l'époque, il pensait le mettre à Las Vegas. Après ce qui s'est passé pour lui à Santa Barbara, il a voulu vivre à Las Vegas. Il y avait trouvé une maison. Il l'avait appelée "Wonderland". Mais il comptait sur le succès de "This Is It".

    MORGAN: Ce serait évidemment bien ce monument, mais aussi peut-être une exposition des images et la vente de quelques-unes.

    STRONG: Oui. Il aurait aimé - il voulait - il pensait que ses fans supporteraient son art. Et par la vente des oeuvres, il aurait pu soutenir l'Hôpital des Enfants de Los Angeles. Et nous sommes tous allés là-bas et mettre un peu des oeuvres de Michael dans cet hôpital quand il a été ouvert. Et il espérait être là en 2007 ou en 2008 après son retour de Bahreïn.

    Il voulait y mettre quelques unes de ses oeuvres mais l'hôpital n'était pas terminé. Alors, quand il a été achevé, nous y sommes allés avec Burt et Mary Sugarman. Et j'espère que les oeuvres de Michael y seront installées définitivement parce que c'est un hôpital pour enfants. Je pense qu'ils accueilleront ses oeuvres à bras ouverts.

    MORGAN: Ce serait formidable.

    FORT: Il voulait aussi que la vente de ses oeuvres soutienne non seulement les enfants mais aussi les animaux. Quelques-unes de ses chansons était destinées à aider le monde. C'était une personne très chaleureuse qui - comme sa chère mère ici - était très douce et honnête.

    MORGAN: Ça a été une expérience fascinante vous rencontrer, Katherine et de parler avec vous. Vous êtes une de ces personnes que j'avais regardées de loin et je me demandais toujours comment vous étiez et comment vous parliez de Michael.
    Je ne m'attendais pas cela. Je ne vous remercie d'être si honnête et ouverte. Je pense que pour beaucoup de fans il en sera de même parce que vous avez certainement donné un aperçu extraordinaire de votre fils et de ce qu'il était. Bonne chance pour élever ses enfants. Je ne peux pas penser à un témoignage plus précieux et je devine que ces enfants reçoivent la meilleure chance dans la vie pour être fidèle à leur père.

    JACKSON: Je vous remercie de m'avoir invitée ici.

    MORGAN: C'était un réel plaisir, je vous remercie. C'était très agréable de vous rencontrer.

    JACKSON: Je vous remercie, une belle rencontre pour moi aussi.

    MORGAN: Ravi de vous rencontrer aussi, Brett.

    FORT: Merci beaucoup.

    MORGAN: c'était un entretien extraordinaire, Katherine Jackson et Brett Livingstone Strong



    Traduction : MJBackstage [center]

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    Rushka Bergman sa styliste parle de Michael



    Rushka Bergman Styliste personnelle de Michael Jackson pour la tournée This Is It se souvient.


    Rushka Bergman sa styliste parle de Michael


    J'étais dans le studio, je travaillais sur sa collection des chaussures et des bottes que j'ai dessinées et fait avec Giuseppe Zanotti, designer de Milan. Tous les cinq minutes, j'étais au téléphone avec Michael pendant que je faisais la collection.

    Et puis ils m'ont dit de Los Angeles que quelque chose n'allait pas. J'ai demandé : "Qu'est-ce qui ne va pas ?" Ils ont répondu : "Michael... il... il est dans le coma."

    J'ai dit : "Comment ?" "Quel coma?" Ils ont dit : "Il n'est pas bien."

    Et puis peut-être une demi heure après, ils m'ont annoncé son décès. Je ne peux pas croire qu'il soit mort, car nous étions si proches. Tous les jours, on se parlait au téléphone tous les jours...

    Michael Jackson est la personne la plus talentueuse au monde. Il a dit "Qu'est-ce que vous aimez, Rushka ?"

    J'ai dit : "J'aime le 16ème siècle."

    Il a dit : "Moi aussi !"

    J'ai dit : "J'aime Rembrandt."

    Il a dit : "Comme le baroque" "D'ou venez vous vous ?"

    J'ai dit : "De Serbie"

    "Je ne peux pas croire que vous venez de Serbie et que vous êtes ma styliste."

    "Nous avons quelque chose en commun..."

    J'ai toutes les esquisses que j'ai faites avec Michael, mais les designers ne veulent pas qu'elles soent publiées. Elles sont au Musé, Michael Jackson a copié chacune d'entre elles, "1m x 1m", chaque projet...et les a placées dans sa bibliothèque et à dit : "C'est pour toujours, Rushka, ceci est pour toi !"

    Je veux que Michael Jackson se repose en paix là ou il est et après, peut-être qu'on pourra en parler autrement. Parce que je suis très choquée, très choquée, c'est un homme pour qui j'ai été styliste pendant 2 ans...

    "Il a écrit pour vous un petit journal intime, non ?"

    Oui, il disait "Faisons l'histoire ensemble" Et il a dit "Aujourd'hui, je vais faire parti de toi pour le concert"

    "J'ai oublié de te dire..."

    J'ai dit "Quoi ?"

    Il a dit : "Pour toujours chérie ! Tu es à moi, Rushka !"

    "Plus je le voyais, plus je l'aimais." "Il était tout simplement magique. Il était la personne la plus noble dans le monde. Aucun homme sur terre ne pouvait se comparer à sa beauté intérieure et extérieure. J'ai rencontré tellement de stars, leur ai parlé, travaillé avec elles, mais aucune n'approchait le charisme de Michael."

    Rushka Bergman

     


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    Steve Stevens parle de Michael Jackson et de sa musique



    Steve Stevens : « Pour Michael Jackson, la musique n’était pas une question de catégories »


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    A l’occasion du 25ème anniversaire de l’album BAD, MJJ Legacy vous propose de remonter dans le temps jusqu’en 1986. A cette époque, Michael Jackson et Quincy Jones travaillaient d’arrache pied pour donner suite à Thriller. Dans sa globalité, l’album qui allait finir par s’appeler BAD prolongeait l’image créée par Michael pour Beat It : du cuir, des rythmes féroces entre le rock et le funk…. Et pour donner à sa nouvelle galette une saveur incomparable, le Roi de la Pop n’a pas hésité à explorer de nouveaux horizons musicaux. C’est dans cet esprit qu’est née la collaboration devenue mythique entre Michael Jackson et Steve Stevens sur Dirty Diana…

    Steve Stevens nait le 5 mai 1959 à Brooklyn. Il tombe amoureux de la guitare à l’âge de 7 ans et découvre un paysage musical alors peuplé d’artistes désormais devenus légendaires, d’Eric Clapton à Jimmy Page. Il intègre la prestigieuse LaGuardia High School For The Performing Arts, qui a servi de décor au film et à la série Fame. Steve traine dans les studios et a du mal à lancer sa carrière. Le déclic vient au début des années 80 lorsqu’il rencontre Billy Idol, ancien chanteur de Generation X. Les deux hommes vont alors enregistrer une série de tubes qui capturent une certaine folie propres aux 80’s, avec un habile mélange de Hard Rock, de sonorités Punk et parfois Dance, le tout avec un look et une série d’images qui repoussent les limites du Glam Rock (Eyes Without A Face, Flesh For Fantasy). Parallèlement à ses travaux avec Idol, Steve Stevens s’aventure à jouer les invités de marque sur des projets annexes. En 1986, alors que l’album Whiplash Smile annonce la fin de la collaboration entre les deux hommes, Stevens reçoit un coup de fil dont il se souvient encore : «Quincy Jones m’a appelé, et je venais juste de signer un contrat avec Warner. Mon directeur artistique là-bas s’appelait Ted Templeman, il était le producteur de Van Halen. Ted et Quincy étaient amis et c’est en fait ainsi qu’Eddie Van Halen a fini par poser sur Beat It.

    Lorsque le moment fut venu de produire le disque suivant, Quincy a appelé Ted en lui demandant : « Qui pourrions-nous avoir car nous ne souhaitons pas refaire la même chose ? »

    Ted m’a alors recommandé auprès de Quincy. J’ai ensuite reçu un coup de fil de Quincy Jones, je vivais à New York à l’époque. Le téléphone sonne et je pensais que quelqu’un se foutait de ma gueule, et j’ai donc raccroché. Le téléphone sonne à nouveau et la voix me dit : « Ne raccrochez pas car ce n’est pas une blague. Ted Templeman m’a donné votre numéro. Nous sommes en train de travailler sur le nouvel album de Michael, la suite de Thriller. Est-ce que cela vous intéresserait de venir et de jouer sur une chanson ? » Voilà comment ça a commencé. »

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    La séance d’enregistrement permet à Steve Stevens de découvrir les méthodes de travail du trio légendaire de Los Angeles (Bruce Swedien, Quincy Jones et Michael Jackson). Le New Yorkais ne pose en fait qu’une seule condition : que Michael Jackson soit présent lors de la séance. Il se souvient que Diana Ross avait déjà fait appel à ses services sans l’avoir rencontré. Stevens estime que son statut ne le cantonne pas au simple rang de musicien de studio et éprouve le besoin de rencontrer l’artiste pour lequel il travaille afin de donner le meilleur de lui-même.

    Une fois dans la cabine d’enregistrement, seule la musique compte : «La version sur laquelle j’ai joué devait durer quelque chose comme 7 minutes. Ils enregistraient à peu près de la même façon que nous pour Billy Idol. On avait toujours en tête la préparation de remixes Dance, versions extended et autres… Nous savions que nos musiques étaient jouées en boîtes de nuit. Il nous fallait donc pas mal de matière pour créer ces remixes etc… Ils m’ont expliqué que la chanson serait raccourcie et qu’ils me donneraient cette version intégrale pour jouer dessus. Et il devait y avoir 2 minutes de solo de guitare en plus de la chanson en elle-même. C’était intéressant de voir comment ils travaillaient. Ce n’était pas comme certains morceaux que nous avions enregistré avec Billy Idol. Il y avait des sons bien plus électroniques… des beats électronique entre autres. Il n’y avait pas beaucoup de monde dans le studio. C’était juste quatre gars (Michael Jackson, Quincy Jones, Bruce Swedien et Steve Stevens, NDLR) réunis dans un studio pour essayer de faire de la bonne musique. Ca m’a plutôt mis à l’aise car au final tu te rends compte que tu es là pour faire de la musique et une fois qu’on s’y est mis toutes les autres questions n’étaient que secondaires. On ne faisait que parler musique. Michael était très pointu de ce côté. Les choses qu’il voulait et qu’il demandait était toutes des idées cool. Il avait compris qui j’étais et quel était mon univers. Et j’essayais de donner le meilleur de moi-même. C’était une excellente session d’enregistrement.»

     Après le succès phénoménal de Thriller, Michael Jackson est passé du rang de star à celui de superstar planétaire. Cette célébrité s’accompagne inévitablement d’un flot d’histoires et de rumeurs. Certains journalistes et acteurs du monde Rock de cette époque ne lésinent pas sur les moyens pour tenter de diminuer la force et l’impact de la musique de Jackson, comme pour lui faire payer le prix de cette surexposition médiatique.

    Steve Stevens avoue avoir été influencé par cela au départ : « J’avais des idées préconçues au sujet de cette chanson et vers quoi je me dirigeais. La première chose qui m’a frappé était que la chanson était bien plus sombre et plus « heavy » que je ne l’aurais imaginé. Et on aurait dit qu’elle avait un sacré caractère, avec une bonne dose de méchanceté, ce qui était génial pour moi car en tant que guitariste tu as envie d’y aller à fond et de jouer de façon agressive. Et j’étais plutôt content de ne pas tomber sur chanson Pop, c’était un titre très « dark » qui me permettait de travailler sur le côté bien « heavy » de ce que je fais. »

    Michael Jackson est tellement fasciné par sa collaboration avec Steve Stevens qu’il lui propose de participer au tournage du clip et d’apparaitre avec lui au verso de la pochette du single.

    En plus du son, l’image et le look de Stevens permettent également à Jackson d’imaginer une ambiance Punk-Rock apocalyptique glorifiée dans le short film réalisé à Long Beach au printemps 1988 : « Le tournage de la vidéo fut incroyable également. Je ne l’oublierai jamais. Je pense que beaucoup des prises qui n’ont pas été retenues dans la version finale étaient en fait encore plus incroyables. A un moment, et malheureusement la caméra n’était pas au meilleur endroit pour filmer ça comme il faut, j’étais en train de jouer et Michael s’est mis à courir à travers la scène et a littéralement glissé entre mes jambes. Il s’est retrouvé derrière moi et a m’a pris la guitare des mains. Les personnes présentes sur le plateau sont devenues folle et se sont mises à applaudir. Mais je pense que l’angle n’était pas top et ils n’ont pas obtenu le meilleur résultat pour ce passage, et au final on ne le voit pas dans la vidéo. Pendant le tournage, il y a ces moments où on ne filme pas et pendant lesquels l’équipe prépare les autres scènes. Michael et moi parlions de Rock & Roll. Je me souviens qu’il m’avait dit que son groupe préféré était Queen, qu’il connaissait Freddie Mercury et qu’il avait vu plusieurs de leurs concerts. Il m’avait aussi dit que pour sa prochaine tournée il voulait proposer un show aussi visuel que ceux de Queen. Je n’avais jamais vu Queen alors du coup je lui expliquais à quoi ressemblait un concert de Billy Idol, il n’en avait vu aucun. Et il m’a aussi posé des questions sur Mötley Crüe, il voulait savoir si je les connaissais. Ce n’était pas le cas car j’étais de New York, mais je connaissais les New York Dolls (rires). »

    Le 05 mars 1988, Michael Jackson électrise la foule du Madison Square Garden (New York). Il y termine une série de trois concerts où se réunissent non seulement tous les grands noms du cinéma et de la chanson, mais aussi les journalistes des 4 coins du globe venus découvrir la version 1988 du BAD Tour. Sur scène, Michael retrouve Tatiana Thumbtzen, qui joue avec lui dans le short film The Way You Make Me Feel, ainsi que Siedah Garrett, sa partenaire sur I Just Can’t Stop Loving You.

    Steve Stevens est le troisième invité de marque de ce concert légendaire : « Je suis arrivé aux répétitions et le chorégraphe de Michael (Vincent Paterson, NDLR) a essayé de m’expliquer où je devrais me tenir etc… et je lui ai dis : « Ecoute, je suis un joueur de guitare Rock, je ne suis pas un danseur, je vais venir faire mon truc, mais si tu veux juste me dire et m’expliquer ce que tu veux…. » Alors il m’a demandé : « On veut cette battle de guitares avec toi et Jennifer Batten. » Je lui ai dit : «Ok, je lui en parlerai et on va bosser dessus ». Je n’avais jamais travaillé avec un chorégraphe, c’est un autre monde pour moi. J’ai ajouté : « Cela risque de finir par être confus et de ne pas correspondre à ce que tu veux, Je pense que je devrais voir ça directement avec l’autre musicien et nous vous donnerons ce que vous voulez au final. »

    En collaborant avec Michael Jackson, Steve Stevens se rend compte qu’il a rencontré un artiste qui refuse de se cantonner à des limites ou des étiquettes, une vision et un état d’esprit que le Roi de la Pop a défendu tout au long de sa carrière : « En discutant avec Michael pendant le tournage du clip, j’ai compris ce qu’il voulait créer pour sa tournée. Il voulait utiliser des éclairages Rock & Roll, des effets spéciaux et pyrotechniques qui n’avaient pas encore été présentés dans des concerts R&B, Dance ou tout autre registre. Il pensait à des éléments auxquels les gens ne s’attendaient pas à voir dans un spectacle de Michael Jackson. Il voulait mélanger toutes sortes d’ingrédients, et c’était très cool, car j’aime cette idée comme quoi pour lui c’était juste de la musique. Il n’essayait pas de ranger la musique et les musiciens dans des catégories… Pour lui il n’y avait pas de catégories…»

    Un quart de siècle après l’enregistrement de Dirty Diana, Steve Stevens se souvient – et tient à rappeler – l’importance d’un projet estampillé Michael Jackson et des répercussions que cela a pu avoir sur sa carrière : « Ce que l’on est tenté d’oublier c’est l’impact que pouvaient avoir les clips de Michael Jackson. Lorsque cette vidéo fut diffusée pour la première fois, je me souviens – et j’avais déjà participé à plusieurs clips de Billy Idol à cette époque – que le jour suivant j’étais sorti déjeuner à Manhattan, et jamais autant de personnes ne m’avaient interpelé et stoppé en pleine rue pour que je leur signe des autographes… Quelque chose comme 25 ou 30 personnes pendant cette seule journée m’ont demandé des autographes… tout simplement parce que cette vidéo avait été diffusée la veille sur MTV. A cette époque, la première diffusion d’un clip de Michael Jackson était quelque chose d’énorme.»


    Retrouvez l'interview audio ici : http://soundcloud.com/mjjlegacy


    Source : MJJLegacy / mjackson.fr


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